La laïcité en Europe ou Europe vaticane ?
Concordats ou séparation ?
Laïcité en Europe ou Europe vaticane : Etat des lieux, quelles perspectives pour la séparation des églises et des Etats
Voici la motion présentée lors du dernier Congrès de la Fédération Nationale de la Libre Pensée en août 2017:
Alsace-Moselle et Statut clérical d’exception d’Alsace-Moselle
Le Congrès national de la Libre Pensée rappelle son exigence d’abrogation du statut clérical d’exception d’Alsace-Moselle.
Le concordat n’est ni amendable, ni négociable. Il doit être abrogé !
C’est ce qu’a rappelé en préliminaire la délégation de la Libre Pensée, quand elle a été reçue, le 19 juin dernier, par M. Christophe Kieffer, directeur du cabinet de Philippe Richert, Président de la Région Grand Est, pour protester contre la dernière tentative d’élargir le comité inter-religieux existant depuis 2004 en Alsace à toute la Région Grand Est.
Déjà en 2015, Le Préfet Nacer Meddah avait relancé le « printemps des religions », opération cléricale engagée après les attentats contre Charlie Hebdo, sous couvert de laquelle des représentants de religions ont été autorisés par le rectorat à intervenir dans les écoles publiques, ou encore par la direction des hôpitaux à intervenir publiquement au sein du CHR de Metz.
L’intervention directe des religions dans les structures publiques visait à démontrer la volonté des cultes de défendre les valeurs républicaines ! La laïcité violée pour défendre les valeurs républicaines, un comble d’absurdité !
En 2016, nous apprenions par voie de presse que M. Philippe Richert élargissait le comité inter-religieux existant en Alsace à toute la Région Grand Est, en invitant tous les représentants de sept religions à venir débattre.
Les Fédérations de la Libre Pensée du Grand Est se sont emparées de ces dossiers et ont multiplié les condamnations par voie de presse, mais aussi auprès des Elus locaux afin que soit mis fin à cette opération cléricale, et en exigeant également l’abrogation du statut clérical d’Alsace Moselle.
Devant la délégation, M. Christophe Kieffer nous a assuré qu’« Il n’est pas question d’élargir le Comité Interreligieux aux départements non concordataires. » Bien entendu, nous ne pouvons qu’accueillir cette nouvelle avec une certaine satisfaction. Mais nous resterons vigilants. M. Richert a essayé de préparer le terrain à la reconnaissance des religions sur la région Grand Est, mais il est tombé sur un os : les Fédérations départementales du Grand Est, relayées par la Fédération nationale ont inondé les boîtes mail de prises de position qui ont pesé dans la situation. Pour remettre en cause la loi de 1905, un certain consensus est indispensable, et avec nos moyens, nous avons mis à mal cette tentative.
Cela dit, toute l’argumentation développée par M. Kieffer visait à en finir avec la loi de 1905, jugée inadaptée aux problèmes du moment qui exige l’établissement institutionnel du dialogue entre l’Etat et les religions, ces dernières devant servir de ciment social et spirituel.
Comme il est indiqué dans le compte-rendu de cette entrevue : « si c’est la Région qui a pris l’initiative de ce Comité, et non le Préfet, c’est que le principe de la République Une et Indivisible, avec lequel Mr Kieffer est personnellement d’accord, est une fiction. La laïcité à la française est un idéal, une spécificité battue en brèche par l’idéologie européenne. La Séparation des Eglises et de l’Etat est absurde ».
Si selon M. Kieffer, le comité inter-religieux reste concordataire, c’est pour mieux revenir à la charge contre la loi de 1905 et la République une et indivisible.
En réponse à ces affirmations, la Fédération Nationale de la Libre Pensée décide d’organiser un colloque international à Metz sur le thème :
« Laïcité en Europe ou Europe vaticane : Etat des lieux, quelles perspectives pour la séparation des églises et des Etats »
Il s’agira de comparer et présenter diverses situations nationales, ce que prévoient les institutions européennes et de dégager des axes d’interventions.
La Fédération nationale de la Libre Pensée appelle ses Fédérations départementales à assurer le succès de cette initiative.